Sculpture De Gaulle : les jeunes maçons à l'œuvre

Art contemporain - le 26/06/2024

Les jeunes maçons à l’œuvre !

Chaque 18 juin, nous commémorons l’Appel à la Résistance lancé en 1940 par le Général de Gaulle. Cette année, la Mairie et le lycée professionnel Jean Monnet dévoileront pour l’occasion un tout nouveau monument en hommage à l’homme d’État et figure emblématique de la Résistance. En attendant, on vous ouvre les portes des ateliers du lycée montrougien, là même où le groupe sculpté a été réalisé par une dizaine d’élèves.

Sous les verrières et derrière les façades vitrées et escamotables, c’est une très belle lumière naturelle qui pénètre dans les ateliers du lycée Jean Monnet, établissement où l’on enseigne les métiers du bâtiment. On y rencontre Evan, Hamed, Mohammed, Nahim, Nekeba et Renaud. Tous ont entre 17 et 20 ans et la plupart sont en classe de Terminale CAP maçon. Ce sont eux qui façonnent de leurs mains habiles la sculpture en hommage au Général de Gaulle, encadrés par deux professeurs complémentaires, le réfléchi Francesco Pompili, tailleur de pierre de formation, et le volubile Franco Vitalino, maçon et artiste-sculpteur. « C’est pour eux un projet de longue haleine qui mêle apprentissages techniques et savoirs théoriques. Ce projet répond à une commande formulée par la Ville, dont la mise en œuvre a été définie par une convention signée par le lycée et la Mairie », précise Salvatore Carubia, proviseur du lycée Jean Monnet.

Une œuvre à la portée symbolique

L’hiver dernier, les lycéens ont proposé trois maquettes de la sculpture en hommage à De Gaulle. Le jury constitué par la Ville a retenu la réalisation d’un groupe sculpté en béton. Il s’agit d’un triptyque bleublanc-rouge conçu comme un drapeau où chaque couleur rappelle de façon symbolique le parcours du Général de Gaulle. Il y a tout d’abord, dans la partie bleue, le profil du Général ainsi que le micro de la BBC, radio londonienne depuis laquelle il lança son fameux Appel le 18 juin 1940. Dans la partie blanche, la Croix de Lorraine est dessinée, en tant que symbole de l’unification nationale sous l’égide du Général de Gaulle. Enfin, dans la partie rouge, c’est la silhouette de la Marianne qui transparaît, coiffée de son bonnet phrygien, elle qui est l’un des symboles de la République française et qui rappelle le rôle joué par le Général De Gaulle au moment d’établir la Constitution de la Ve République.

Des élèves à bonne école

Aujourd’hui, c’est la partie rouge du drapeau qui nous intéresse. Les élèves sont en attente de la sculpture de la Marianne pour réaliser ensuite le coffrage. En attendant, ils préparent tout ce qui sera nécessaire pour couler le béton. « C’est en fait de la fibre que nous allons couler. Il s’agit d’un papier qui se dissout dans le béton et qui permet de remplacer le gravillon. C’est une texture à la fois plus fine et plus solide. Le coulage ne prend que cinq minutes, c’est très rapide », explique Hamed Sylla, l’un des élèves. Ébauche en plâtre, coffrage, ferraillage… toutes ces techniques à maîtriser font partie du programme de la Terminale maçonnerie. Les élèves sont donc à bonne école avec ce projet de sculpture dédiée au Général De Gaulle. Tout un travail d’assemblage attend ensuite nos apprentis maçons pour relier entre elles les trois parties du drapeau. « C’est un véritable défi de construction, d’assemblage et d’esthétisme. On apprend chaque jour », confie Mohammed Soumah, un autre élève. Les défis techniques se succèdent, comme celui de faire tenir au bout d’une hampe ce drapeau de béton. « C’est une structure très verticale, une pièce lourde, qu’il faut donc soutenir de l’intérieur par une armature en acier », prévient le jeune Evan Carré.

Une finition très baroque

Le béton brut a son charme, mais la sculpture dédiée au Général De Gaulle arborera une magnifique finition à la peinture dorée, dans un style très baroque. Au préalable, le béton aura été ciré et teinté pour un rendu d’une belle brillance. Les textures en marbre blanc viendront embellir la pièce. C’est un véritable savoir-faire dont on fait ici tout l’étalage », conclut l’artiste Franco Vitalino, d’un ton enthousiaste et passionné. Allez, plus que quelques jours à attendre avant de la découvrir le mardi 18 juin à 18h30, à l’angle du boulevard du Général de Gaulle et de la rue Barbès. On vous y attend nombreux !