Auguste Lucien Bognard, Les amis du dancing
La Ville de Montrouge détient 4 oeuvres d’Auguste Lucien Bognard. Des aquarelles des années 30 capturant des scènes de vie aux titres explicites : "Trois vieillards assis autour d’une table", "Le bistrot", "Le vieillard dans la campagne et Les amis du dancing"
On ne sait que peu de choses concernant Auguste-Lucien Bognard. Il est né à Paris, probablement à la fin du XIXe siècle. Il bénéficia d’une certaine reconnaissance de ses pairs. Il exposa notamment au Salon des Artistes Indépendants en 1928, 1929 et 1935. En 1934, il reçut le Prix de Savoie. Au salon des Artistes Français où il présentait assez régulièrement son travail, il obtint une médaille de bronze en 1937. Date à laquelle une médaille d’argent lors de l’Exposition Universelle de Paris lui fut également décernée.
Illustrer son époque
À la façon d’un reporter d’images, exerçant au début du XXe siècle, Auguste Lucien Bognard brosse les scènes de la vie quotidienne de ses contemporains.
Représentant les événements simples, les lieux de rencontre et les styles de vie, il se fait le témoin de son temps. Le recours à l’aquarelle lui permet la capture d’instants pris sur le vif. L’aquarelle qui est la plus ancienne technique de peinture utilisée sur support souple, servit d’ailleurs longtemps pour les études. Technique rapide et pratique à transporter, elle est idéale pour peindre en extérieur. A. L. Bognard use habilement des avantages spontanés qu’offre ce medium pour retranscrire des instants fugaces. La définition des sujets se fait d’abord au trait. Il dessine au crayon de graphite. Puis à la façon d’un coloriste, il pose les lavis en aplat et en dégradé, couleurs qui porteront les ombres, creuseront les modelés par superposition de couches. L’aquarelle légère et transparente nécessite d’appliquer les couleurs de la plus claire à la plus foncée.
Bleu blanc rouge, jour de fête en trois temps
Trois plans structurent la composition de l’oeuvre Les amis du dancing. Un format portrait qui présente des plans aux proportions latérales quasi exactes au 1/3, d’autant que certaines lignes semblent se prolonger, ainsi, celle tracée par l’auvent continue sur la ligne d’horizon. Le plan du bas occupé par les danseurs et spectateurs offre un concentré chromatique de beiges et bruns vivifiés par des touches, ocres, bleu et vert. La partie médiane laisse place à l’estrade où les musiciens par des tissus tricolores sont encadrés.
Leurs envolées lyriques chapeautées en partie haute par les guirlandes de pastilles rouge vif et drapeaux tricolores se répandent à travers le feuillage étonnamment bleu des arbres. Les bleus et les rouges sont volontairement accentués. Ces touches fortes de couleurs font danser l’oeil du spectateur au coeur d’une composition très construite. Ici compte le rendu d’ensemble. Pour que l’atmosphère prime, certains détails et attitudes sont précisés. Ainsi de l’empressement des hommes enlaçant leurs partenaires. Leurs mains, le mouvement des bras mais aussi les visages levés des chanteurs participent à insuffler la vie à cet instant.
L’oeuvre est estimée entre 600 et 800 €.