André Brasilier, Jeune Femme à la rose
L’union harmonieuse du coeur et de l’esprit. Voici comment
nous pourrions qualifier l’oeuvre d’André Brasilier, La Jeune Femme à la rose, acquise par la Ville de Montrouge en 1996
{ André Brasilier, Jeune Femme à la rose, huile sur toile 145 x114 cm. Tableau acquis par la Ville de Montrouge en 1996.}
ANDRÉ BRASILIER
Né en 1929 - Prix de Rome en 1953
Résidence à la Villa Medicis de 1954 à 1957
Rétrospective au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg en 2005.
André Brasilier qui expose dans des lieux prestigieux en Asie et aux États-Unis est très apprécié des collectionneurs.
Une oeuvre simple, sereine qui semble inachevée, comme suspendue au fil d’un temps articulé entre un présent factuel et un subjonctif onirique. Une réalité douce. Un pas de côté qui rend le perceptible évanescent, vaporeux et convoque un état de conscience flottant, comme au seuil du sommeil. André Brasilier l’avoue, sa peinture est « vraisemblable mais pas vraie ».
« Je ne cherche pas la vérité, je peins comme j’aime avec les couleurs que j’aime »
Une palette restreinte. Noir, blanc, beige, côtoient le rose et le vert, couleurs qui par instants se touchent mais jamais ne se mélangent. L’artiste les emploie pures et opte pour le détourage afin de faire ressortir des éléments, parfois en ton sur ton. Ainsi, en vert sur vert, l’arbre se détache néanmoins des bosquets. Les différentes couches de peinture déposées et laissées visibles varient et les effets de densité dans le branchage et le tronc d’un arbre permettent une mise en relief.
Figure et paysage
La thématique de la figure humaine au sein de la nature lui est chère. C’est à son atelier de campagne qu’il est en contact direct avec la nature. « Je sors dans le jardin, le parc, les étangs. Il faut que je puisse traduire mes enthousiasmes face à la nature. Je prends des notes sur mon carnet de croquis et très rapidement je viens les travailler sur toile. » Cette fraîcheur dans le regard, participe à l’effet produit par l’oeuvre.
Un modèle : Chantal, sa femme
André Brasilier n’a pour autre modèle et muse que sa femme. C’est à chaque fois elle que l’on retrouve dans les portraits féminins. D’ailleurs, le peintre, très épris, ne saurait dissocier sa vie professionnelle de sa vie familiale. Travaillant toujours sur ses lieux de vie, il aime à se réserver des atmosphères propices à la création au sein de demeures patiemment investies, meublées de belles choses.
La composition, élément capital
Une oeuvre tient selon lui pour beaucoup à une composition affirmée. « Quand la composition est bien organisée, la peinture vient toute seule même si elle est maladroite. S’il y a une volonté, ça aide beaucoup. » Ici, la structure de la toile présente des découpes franches en différents plans. Des lignes horizontales et verticales nettes. Une rigidité que viennent adoucir la rondeur des formes, et le léger trouble visuel provoqué par l’effet de dédoublement du visage de la femme en son reflet, et les lignes d’une silhouette similaires à celles de l’arbre plus loin. Le bras et la main, telle une branche, se glissent dans le prolongement d’une ceinture tombante. Le bouton de rose jaillit éclatant en plein centre.
Il faut que la peinture vive
« Ma quête essentielle est de trouver une pleine harmonie entre le fait plastique pur et l’émotion profonde. Tout est question d’amour. Faire aimer plus la vie et la beauté, n’est-ce pas la vraie mission de l’art ? » Ses mots résume sa noble intention artistique. André Brasilier est aujourd’hui âgé de plus de 80 ans.
Les propos rapportés ici d’André Brasilier sont extraits du documentaire vidéo : Collection « Donner à voir » André Brasilier par Philipe Monsel.