Les limites au fil du temps
Évolution spatiale de Montrouge depuis 1789
Le territoire de Montrouge entre 1789 et 1860
Le territoire de la paroisse de Montrouge, devenue commune, a vu ses limites fixées durant la Révolution : Montrouge correspondait au territoire situé au sud de l’enceinte parisienne des Fermiers généraux entre les barrières du Maine et de la Santé. Il comprenait six sections dites du Parc, du Pot-au-Lait, des Hautes-Bornes, de Montsouris, de Montparnasse et des Plantes.
A l’ouest, Montrouge était séparé de Vaugirard par le chemin de Vanves (aujourd’hui rue Raymond-Losserand) et de Vanves par le chemin de Fontenay (aujourd’hui rue Maurice-Arnoux).
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A l’est, la voie creuse (rue Dareau) et le chemin aux prêtres (rues Saint-Gothard et Souty) formaient la limite avec Gentilly. Enfin, la limite sud était située un peu plus au nord que l’actuelle avenue Verdier. Le Petit-Vanves, localisé entre les actuelles rue Gabriel-Péri, Maurice-Arnoux et Pierre-Brossolette, ne fut rattaché à Montrouge qu’en 1799. La ville était divisée en deux : le Petit-Montrouge, au nord, et le Grand-Montrouge, au sud d’environ une centaine d’hectares. Le cimetière du Montparnasse appartenait également à la commune malgré une pétition en 1806 des Montrougiens qui ne voulaient pas de ce cimetière car jugé trop proche des habitations.
Au XIXe siècle, la commune comprenait deux châteaux et un grand parc, datant de l’Ancien régime, dont les plans auraient été dessinés par les disciples d’André Le Nôtre. Un des châteaux du XVIIe siècle a notamment appartenu à Louis César de La Baume Le Blanc, duc de La Vallière, petit-neveu de Louise de La Vallière, favorite de Louis XIV. La Grande-Rue (actuelle rue Gabriel-Péri) était alors le centre vital et un des seuls axes doté de nouvelles habitations. Durant cette période, le Petit Montrouge subit une croissance notable. Le cadastre parcellaire créé par la loi de 1807 notait environ 1000 habitants avec 220 maisons sur 350 hectares de territoire. La mairie était située en face de la propriété de La Vallière, puis, entre 1855 et 1860, elle fut transférée au Petit-Montrouge (plus tard mairie du 14e arrondissement). En 1840, les fortifications de Paris dressées par Thiers coupèrent Montrouge en deux, malgré les protestations de nos édiles. La séparation de ces deux quartiers que sont le Petit et le Grand Montrouge préfigurait l’étape suivante de l’évolution parisienne 20 ans plus tard.
De 1860 au début du XXe : le développement du Grand-Montrouge
En 1860, Napoléon III annexa les communes limitrophes de Paris, pour accroître le territoire parisien. Il rattacha le Petit-Montrouge à Paris, privant ainsi la ville de ¾ de son territoire et des 9/10e de sa population passant de 9 910 habitants en 1856 à 3 534 habitants en 1861 . Montrouge fut privé de sa mairie et se retrouva exsangue. Deux quartiers subsistaient : le centre groupé autour de l’actuelle mairie et le parc situé au sud de Montrouge. (lire aussi "Si Montrouge m'était conté", extraits de Montrouge Magazine).
Montrouge se développa grâce au lotissement du parc, en créant de nouvelles voies notamment à partir des allées existantes en direction du sud et de part et d’autre de l’avenue de la République. Progressivement des maisons furent construites le long des ces rues qui furent viabilisées. Ce développement fut facilité par la demande d’agrandissement de la commune acceptée en 1875 : la ville s’étendit vers le sud et annexa les sections du Parc (agrandissement sur Arcueil et sur Bagneux), des Fosses-Rouges (sur Châtillon) et des Hautes-Bornes (sur Gentilly). Dans le centre de Montrouge, un nouveau quartier se développa autour de la nouvelle mairie, construite sur les ruines du Château de La Vallière. Elle fut inaugurée le 5 août 1883 et agrandit en 1903. Ce fut également l’époque où la municipalité modifia les armoiries de « lex et rex » en « lex et patria ».
Montrouge des années 1920 à nos jours : nouvelles occupations de l’espace et réhabilitations d’anciens quartiers
En 1923 un nouvel élément structurant l’espace montrougien fut construit dans le quartier encore peu occupé du sud-est : il s’agit du stade Buffalo rue Carvès alors doté d’un vélodrome, aujourd’hui détruit. En 1925, Montrouge est une deuxième fois amputée d’une fraction de son territoire au bénéfice de Paris : les pouvoirs publics décident l’annexion à la ville de Paris de la zone des fortifications située sur le territoire de plusieurs communes dont Montrouge. La ville perd environs 30 hectares et 700 habitants deviennent parisiens. La limite nord de Montrouge fut déplacée au chemin du Reposoir, rues Lakanal, Gossin et Saint-Albin (actuellement boulevard Romain-Rolland et avenue du Docteur-Lannelongue). C’est donc de 1925 que datent les limites actuelles de Montrouge. Le nouveau maire en fonction depuis 1928 va alors remodeler Montrouge : Emile Cresp développa un plan d’extension et d’aménagement. L’espace vide se combla progressivement en direction du sud-est autour du stade Buffalo et du sud-ouest grâce notamment au percement de nouvelles artères comme l’avenue Jean-Jaurès. Cette voie qui permit de lier le centre à la gare Chatillon-Montrouge structura également l’espace montrougien puisque de nouveaux bâtiments publics furent ouvert autour de cet axe : le groupe scolaire du Haut-Mesnil, les bains-douches, place des Etats-Unis…
Plus récemment les départs d’industries, qui firent la renommée de Montrouge comme l’imprimerie Draeger au nord et Hispano-Messier au sud, fut un choc pour les Montrougiens car grands pourvoyeurs d’emplois. Mais ces friches industrielles furent réutilisées et réaménagées en espace à vivre : logements, square, école, structures petite enfance, commerces au sein des ZAC du Centre et ZAC Messier. Les ZAC de l’Est, du Nord et de la Porte de Montrouge ont permis de réhabiliter des quartiers qui ne répondaient plus aux exigences d’une ville de la première couronne parisienne. Ces espaces furent, et sont encore pour la ZAC Porte de Montrouge, réhabilités en quartiers mixtes de bureaux sur les grandes artères et de logements, de commerces et de structures publiques. Montrouge a su occuper son territoire et se structurer d’une manière optimale : la ville présente aujourd’hui, malgré une superficie réduite et une forte densité, les avantages d’une bonne répartition de ses structures publiques (écoles, crèches…).
Evolution démographique
L'évolution de la population montrougienne est intimement liée à l'histoire de la Ville et aux différents déplacements de ses limites géographiques.
1794 | 1800 | 1806 | 1820 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
869 | 810 | 1 128 | 1 464 | 3 847 | 5 995 | 7 125 | 7 813 | 9 223 |
1 856 | 1 861 | 1 866 | 1 872 | 1 876 | 1 881 | 1 886 | 1 891 | 1 896 |
9 910 | 3 534 | 4 809 | 4 377 | 6 371 | 8 595 | 10 334 | 11 992 | 14 317 |
1 901 | 1 906 | 1 911 | 1 921 | 1 926 | 1 931 | 1 936 | 1 946 | 1 954 |
17 298 | 19 261 | 22 771 | 25 813 | 26 310 | 30 343 | 33 260 | 34 735 | 36 298 |
1 962 | 1 968 | 1 975 | 1 982 | 1 990 | 1 999 | 2 004 | 2 009 | 2017 |
45 260 | 44 922 | 40 304 | 38 517 | 38 106 | 37 733 | 42 002 | 45 481 | 49 285 |
source Cassini et INSEE