Il était une fois... L'Hôtel de Ville

C’est l’un des plus anciens bâtiments de Montrouge. L’Hôtel de Ville, quasiment inchangé depuis l’aube du XXe siècle (ses façades ont été restaurées en 2018), est le témoin de la métamorphose urbaine alentour. Il est le lieu où les élus du Conseil municipal se réunissent pour voter les décisions importantes pour la ville. C’est aussi un lieu de mémoire riche en symboles, dans lequel chaque œuvre artistique en conserve les traces.

Du château à l'Hôtel de Ville

En 1860, c’est par décret que Napoléon III décide de rattacher le Petit-Montrouge à Paris. Privée de sa mairie (celle du 14e arrondissement aujourd’hui), la Municipalité du Grand-Montrouge achète alors le terrain de l’ancien château du duc de la Vallière pour y construire un tout nouvel édifice. Bâti entre 1880 et 1883 sous la direction de Jacques-Paul Lequeux, architecte du département de la Seine, l’Hôtel de Ville est doté de deux ailes en 1903 conçues par Jules Baboin, architecte communal.

L'escalier d'honneur et les toiles de Schmitt

À l’intérieur, l’escalier d’honneur est éclairé par trois hautes fenêtres ornées de vitraux, dont celui du centre arbore le blason de la Municipalité. Installés en 1887, ils proviennent des ateliers parisiens des maîtres verriers Lavergne. De part et d’autre de ces fenêtres, deux grandes toiles encollées de Paul Léon Félix Schmitt, intitulées Vue lointaine de Montrouge, témoignent du paysage tel que le peintre le voyait en 1900. La toile de gauche représente l’exploitation des carrières à Montrouge, celle de droite offre une vue de Paris où l’on aperçoit la jeune Tour Eiffel qui trône depuis 1889.

Les plafonds peints du 1er étage

Au 1er étage, après avoir gravi les marches de l’es- calier d’honneur, on fait face à une salle imposante, celle du Conseil municipal. Elle était à l’origine la salle des mariages. En levant les yeux aux plafonds, on admire justement une allégorie du mariage, exécutée en 1886 par le peintre d’histoire Théobald Chartran. Aux plafonds toujours, lustres en bronze et en cristal de roche complètent la décoration. Dans l’aile sud, la salle des mariages actuelle abrite une grande fresque réalisée en 1914 par Henri Jamet. Portant un nom de circonstance, Fiançailles, noces et famille, elle surplombe les mariés lors des les plafonds de l’aile nord, on contemple les trois grandes toiles rectangulaires de 1920 du peintre Victor Tardieu, intitulées Les âges de la vie, allégories de l’enfance, de l’âge mûr et de la vieillesse.

Le mobilier classé et les œuvres d'art

L’aile nord accueille également une très originale cheminée en faïence et en émail polychrome datant de la construction de l’édifice central. Vivement colorées et arborant les initiales de la République française, ce sont surtout les cariatides (statues de femmes) soutenant le linteau qui attirent le regard. Le même type de cheminée orne la salle des mariages, mais ce sont ici des atlantes (statues d’hommes) qui portent le linteau. Cette salle accueille aussi un bureau sculpté en chêne vernis datant de 1903 et le buste de Marianne exécuté en 1980 par Michel Lorenzi, maître d’art en moulage. Enfin, des œuvres d’art, acquises par la Ville à l’occasion des différentes éditions du Salon de Montrouge, sont exposées dans la salle du Conseil municipal