La lutte contres les violences intrafamiliales

Qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques, les violences au sein de la famille n’ont pas cessé d’augmenter ces trois dernières années, en particulier lors de la crise sanitaire. Une situation que les pouvoirs publics ne prennent pas à la légère. C’est le cas de la ville de Montrouge qui multiplie les actions dans le but d’informer, de prévenir et de lutter contre ces violences.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Une enquête sur le cadre de vie et la sécurité menée en 2021 par l’Insee, révélait que près de 215 000 femmes en France âgées de 18 à 75 ans avaient été victimes de violences au sein de leur foyer de la part de leur conjoint. En effet, si les violences intrafamiliales (voir ci-contre) ne concernent pas seulement les femmes, mais bien toute personne subissant des violences physiques, sexuelles, affectives ou psychologiques au sein de la famille, elles n’en sont pas moins les plus touchées par ce fléau sans pour autant porter plainte.

Éveiller les consciences

Seules 18% des femmes victimes de violence au sein de leur foyer le font selon la même source Insee. Et l’enjeu aujourd’hui pour les associations investies pour cette cause, et les institutions – l’État mais aussi les collectivités territoriales dont Montrouge - c’est de mieux faire connaître aux victimes leurs droits mais aussi l’ensemble des recours qui sont à leur disposition en France, sur le territoire national mais aussi plus local. « À Montrouge, la lutte contre les violences intrafamiliales constitue un chapitre fondamental de la politique plus large que nous menons en faveur de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations » rappelle Charlotte Baelde, Maire-adjointe aux Solidarités, au lien social, aux personnes handicapées et à la lutte contre les discriminations.

Sanctionnés par la loi

Les violences conjugales au sein d’un couple qu’elles soient physiques ou psychologiques, sont interdites par la loi et passibles de sanctions pénales. En 2019, un grenelle contre les violences conjugales a notamment permis de renforcer la loi visant à protéger les victimes de violences conjugales ainsi que les différents dispositifs à leur attention. Car il en existe de nombreux, parfois mal connus. L’État intervient notamment pour faciliter le relogement des victimes, revoir l’exercice de l’autorité parentale au sein d’un foyer, les conditions d’accès au logement et de résiliations de baux ou lever le secret médical en cas de violences… Des amendes et peines de prison sont aussi encourues. Pour violences psychologiques au sein d’un couple par exemple, l’auteur de ces méfaits peut encourir 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Que sont les violences familiales ?

Les violences familiales, appelées aussi « violences domestiques » ou « violences conjugales », désignent tout comportement répété qui vise à obtenir ou maintenir un pouvoir ou un contrôle sur le/la partenaire dans une relation. Ces violences peuvent être physiques, sexuelles, émotionnelles ou psychologiques, ou prendre la forme de menaces contre une autre personne. Les violences familiales peuvent toucher tout le monde, quels que soient l’âge, l’orientation sexuelle, la religion ou le sexe. Elles sont interdites par la loi dans tout type de relations que l’on soit marié, vivant ensemble ou bien entretenant une simple relation amoureuse.

Le réflexe, c'est le 3919

Autant de droits et de dispositifs qu’il s’agit en premier lieu de connaître et oser mobiliser. C’est à cet endroit, que les collectivités peuvent jouer un rôle majeur en prévenant les violences mais aussi en procurant écoute, information et en se faisant le relai des dispositifs nationaux. « LE réflexe, pour une victime, c’est d’appeler le 3919 ou de se rendre au commissariat de police, qu’il soit municipal ou national, et en cas d’urgence, bien sûr appeler le 17 » rappelle Carmelina De Pablo, conseillère municipale déléguée à la lutte contre les violences intrafamiliales. Des numéros nationaux que la Mairie relaye via des affichages dans les bâtiments municipaux.

À Montrouge, le Centre Communal d’Action Sociale accueille aussi une permanence du Centre d’Information des Femmes et des Familles du 92 (CIDFF 92) où, dans un contexte non urgent, des intervenants spécialisés et formés écoutent les victimes de violences et les orientent vers les associations et services compétents.

Des logements pour les victimes

« Nous mettons aussi depuis 2021 trois appartements à disposition des victimes de violences intrafamiliales, c’est un geste fort et concret que nous avons souhaité faire dans le cadre de notre politique de lutte contre les violences intrafamiliales » poursuit Carmélina De Pablo. Ces appartements pourraient en 2024 être gérés par l’association Flora Tristan dans le cadre d’une convention. Ce centre de référence pour l’aide aux victimes de violences intrafamiliales gère notamment des logements sur le territoire francilien et procure une assistance au long cours aux victimes. Elle réceptionne aussi les appels du 3919 en provenance du sud du département.

Enfin c’est au point de vue de la sensibilisation et de la prévention que la Ville souhaite développer encore son action. Elle en donnera d’ailleurs l’esprit à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes au gré d’une exposition sur les idées reçues à ce sujet, d’une projection et d’ateliers de sensibilisation à l’attention des plus jeunes. Soyez au rendez-vous !

Les numéros et contacts utiles

  • En cas de situation d’urgence : le 15 (SAMU), le 17 (police-gendarmerie), le 18 (sapeurs-pompiers) ou le 112 (numéro d’urgences européen).

  • Dans les autres cas : LE numéro national à appeler en cas de besoin d’écoute ou d’orientation si vous ou un proche pensez être victime de violence au sein du foyer, c’est le 3919. Accessible 24h/24 7j/7 et gratuit, ce numéro est la référence nationale à destination des femmes victimes de violences sexistes. Les écoutantes et chargées de pré-accueil parlent 12 langues différentes (l’anglais, l’arabe, le créole, le dari, l’espagnol, l’hébreu, le kabyle, le mandarin, le persan, le polonais, le portugais et le turc).

  • Les victimes peuvent aussi demander l’aide des forces de l’ordre via un tchat sécurisé sur la plate-forme gouvernementale en ligne Arretonslesviolences.gouv.fr accessible 24h/24.

  • Pour les enfants en danger, le numéro d’appel d’urgence est le 119 (24h/24 et 7j/7).

  • Écoute Violences Femmes Handicapées - 01 40 47 06 06 : ligne d’écoute pour les Femmes Victimes de Violences en situation de handicap de l’association « Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir ».

  • Collectif Féministe Contre le Viol : l’association d’écoute et de soutien des femmes victimes de viols et autres agressions sexuelles dont l’inceste : 0 805 802 804.

  • Le Centre d’information des Femmes et des Famille des Hauts-de-Seine (CIDFF 92) : 01 71 06 35 50 de 9h30 à 17h ou cidff92nord@gmail.com.