Il était une fois... La fabrique de papier fantaisie
Embarquez avec nous dans le quartier du Vieux Montrouge… Au milieu du XIXe siècle, une fabrique de papier fantaisie y avait élu domicile. Allez, on vous met dans nos petits papiers ?
Entre Montrouge et le livre, une belle histoire s’est nouée entre les XIXe et XXe siècles. De célèbres éditeurs tels que Bayard presse, Bordas, Dunod ou Belin mais aussi des imprimeurs (Draeger, Ginoux, Lecomte) se sont établis ici. Parmi ces entreprises, figurait aussi une fabrique de papier fantaisie.
Fondée à Paris, rue de Turbigo en 1836, par la famille Putois, celle-ci a été transférée à Montrouge en 1852, au 96-98 avenue Henri Ginoux. Situé en face de l’Aquapol, le bâtiment, désormais transformé en logements, arbore encore l’enseigne de la fabrique, toute parée de céramique.
Fantaisies ouvragées
Le papier fantaisie, c’est quoi nous direz-vous ? Et bien c’est un papier que l’on orne de motifs, que l’on texture de différentes manières. En 1905, la production qui occupe 60 ouvriers, consiste en la fabrication des papiers de fantaisie pour la reliure, la papeterie, les cartonnages, l’impression et le paquetage des produits alimentaires. Mais la fabrique montrougienne avait sa petite spécialité bien à elle.
Écrit dans le… marbré
Vous vous souvenez peut-être d’avoir vu en bibliothèque et chez les bouquinistes, ces ouvrages reliés aux couvertures marbrées…
On en trouvait en histoire, en philosophie, certains romans étaient aussi reliés de cette façon. Et bien parmi ces belles pièces marbrées, certaines ont été reliées avec des papiers fabriqués à Montrouge.
Bain de lichen
Pour obtenir ces motifs imitant le marbre ou les aspérités des roches naturelles, on dispersait dans un bain d’eau, de gomme et de lichen, une couleur de base.
Puis, on la recouvrait d’autres couleurs que l’on étalait à l’aide d’un râteau. Le papier était ensuite posé à la surface du bain préparé, afin qu’il s’imprègne des teintes mêlées en un dessin à l’imitation du marbre.
Grâce à ce procédé, chaque pièce de papier fabriquée était unique. Un véritable travail d’artisan, made in Montrouge !
Conçu en 1911, par l’architecte Charles-Ernest Lozouet, le bâtiment de 4800 m² hébergeait alors tout le processus de fabrication et de traitement du papier.