Il était une fois... La Solidarité
La cité de la Solidarité, dite « La Solo », se dresse depuis plus de 100 ans entre la rue d’Estienne d’Orves et l’avenue Léon Gambetta derrière l’Aquapol. On ignore l’histoire de cette architecture dont la construction a refaçonné le quartier. Posons une pierre d’histoire…
Très souvent, la cité de la Solidarité est d’abord et surtout connue pour son histoire « people ». En effet, si vous ne le saviez pas encore, c’est ici que Michel Colucci « Coluche » venait retrouver ses copains quand il était adolescent… Mais tout commence bien avant.
Dans les années 1920, la crise du logement est déjà là : il est très difficile de trouver un logement dans la région parisienne. C’est dans ce contexte que l’Office Public d’Habitations à Bon Marché de Montrouge (OPHBM) voit le jour, en 1925. Il n’est pas seul à vouloir bâtir des immeubles dans la ville.
En 1927, la société anonyme d’Habitations Bon Marché, « La Solidarité Républicaine », dépose un permis de construire pour l’édification d’un ensemble d’immeubles.
Une construction d’envergure
Le projet comprend huit bâtiments de six étages sur un terrain situé 41, rue du Marché (aujourd’hui rue d’Estienne d’Orves) et 40-44, rue Léon Gambetta. C’est l’architecte Jules Baboin – on lui doit aussi les deux ailes de l’Hôtel-de-Ville – qui en signe les plans. Ce nouvel îlot comprend 222 logements, répartis en appartements de 1, 2 ou 3 pièces. Son emplacement permet de réaliser des bâtiments à double façade, bien éclairés et aérés. Malheureusement, « La Solidarité Républicaine » rencontre des difficultés pour réaliser seule ce projet d’envergure.
Renaissance d’un quartier
Elle propose alors à l’Office municipal de le reprendre à son nom. Le Conseil municipal de l’époque n’hésite pas : voilà une opportunité de proposer aux Montrougiens les logements dont la population manque tant. Alors, tout le quartier se redessine !
Une nouvelle rue est percée et classée dans le réseau communal. Elle va relier la rue du Marché de l’époque (actuelle rue d’Estienne d’Orves) et l’avenue Gambetta. Cette nouvelle voie prendra le nom de rue de la Solidarité. Et c’est ici que sort de terre la Cité de la Solidarité, entre 1929 et 1930.
Entre les murs
Une cité qui, au-delà de Coluche et de sa genèse, s’inscrit au coeur de l’histoire nationale. En effet, si vous faites un détour rue de la Solidarité, prenez le temps de mieux regarder cet ensemble d’habitations. Vous y remarquerez des plaques commémoratives ! Elles viennent honorer, à l’entrée de la Cité, la mémoire des nombreux héros de la Résistance qui ont vécu entre ses murs. Parmi eux, on note notamment Denise Dussous et René Renard, morts en déportation… Quand Solidarité rime aussi avec humanité…