Le bien-manger à Montrouge

Renforcer et développer le bien-manger

Il fait «bon» manger en ville

À Montrouge, la Mairie a fait du « Bien manger » un pilier de sa politique, mais aussi du cadre de vie dans la commune. La raison ? Le sujet est à la croisée de la santé, du bienêtre, de la qualité de vie. Et comme certains jeux, il nous concerne tous de 1 à plus de 100 ans. Cela commence donc dès l’école, se poursuit par le fait de bien cultiver «le jardin Montrouge », tout en développant un tissu de commerces diversifié, de qualité, durable, ou encore en favorisant l’agriculture urbaine, etc. Petit tour de table ?

Cela vaut pour de nombreux sujets… On a coutume de dire que « tout commence dès l’école »… Justement, puisque l’on parle de Bien manger, on pourrait jeter un oeil aux menus des cantines scolaires de la commune pour deviner ce qui se « mijote » à Montrouge… Car, depuis presque quatre ans maintenant, la Mairie dessine son modèle pour la cantine d’aujourd’hui et de demain. Au menu : préserver la bonne quantité dans les assiettes, mais aussi et surtout garantir de la qualité, du durable et du bio ! « Puisque le Bien manger est un enjeu au carrefour de nombreuses thématiques, il faut une politique globale qui met au menu à la fois la nature, l’équité, la qualité, le partage, le plaisir, l’éducation, etc. », explique Étienne Lengereau, Maire de Montrouge. Et rien n’est laissé au hasard, de la graine à l’assiette. Toute une chaîne vertueuse se décline…

Le «produit» de la terre

Mais avant d’arriver jusqu’à l’école et même dans nos assiettes, cette chaîne commence bien avant. Car, la Mairie organise la question du Bien manger sur un plan transverse, qui se décline par nombre d’actions différentes. Alors, le point de départ ? C’est (toujours) la terre. Car, tout commence avec la production ! Aujourd’hui, la démarche à Montrouge est de développer autant que possible les circuits-courts notamment pour l’approvisionnement dans les écoles de la ville. À titre d’exemple, un effort est fait pour que l’ensemble des légumes servis aux enfants puissent provenir de fermes situées dans un rayon très proche, par exemple, les yaourts acheminés depuis la ferme de Viltain à Jouy-en-Josas.

Localement, une AMAP (Association de maintien d’une agriculture paysanne) s’est développée. Vous ne connaissez pas encore le principe ? Il s’agit d’un mouvement associatif qui a pour objectif de préserver l’existence et la continuité des fermes de proximité dans une logique d’agriculture durable. L’AMAP Montrouge compte plus d’une centaine d’adhérents qui reçoivent chaque semaine des paniers de fruits et légumes, de saison, issus de fermes franciliennes. Elle est aussi présente au Marché de la Marne tous les mercredis, de 18h30 à 19h45 afin de proposer aux Montrougiens ses « meilleurs » produits.

  • 20%, c'est le volume d'aliments bio dans les cantines scolaires montrougiennes et 50% de produits durables
  • 650 000 repas servis par dans les écoles de la ville
  • 362 agents de la Mairie mobilisés sur les temps de repas (animation, cantine, entretien..)

Nourritures terrestres... montrougiennes

Dans cette continuité « durable », le développement de l’agriculture urbaine initiée par la Mairie n’est plus un secret… Mais, savez-vous qu’elle répond, là aussi, à une volonté de favoriser le Bien manger pour tous ? C’est ainsi un axe politique fort qui va de pair avec l’ambition de lutter contre le réchauffement climatique, permettre aux habitants de retrouver de la nature… et les bienfaits du « bon », en bas de chez soi. La ville compte dix jardins partagés et autant d’occasions d’en découvrir un rayon sur les plantes – aromatiques ou médicinales – sans oublier l’entretien et l’exploitation des potagers. Par exemple, au Jardin Jean Jaurès, il n’est pas rare d’y cueillir quelques légumes : des topinambours en hiver, ou des fleurs d’oignons qui sont très bonnes en frites paraît-il… Par ailleurs, neuf jardins pédagogiques ont également été développés depuis 2019. L’objectif est de sensibiliser les enfants aux enjeux de protection de la nature et de la biodiversité, bien sûr mais pas que… C’est aussi une opportunité de les accompagner pour leur permettre de découvrir toutes ces « belles choses qui poussent » - et mieux comprendre leur assiette - guidés dans le temps pédogogique par l’association Veni Verdi.

Festivals d'inspirations

Pour boucler ce premier plan de table du Bien manger, on ne peut oublier que la commune dispose aussi de deux exploitations d’agriculture urbaine professionnelle, suite à un appel à projets lancé par la Mairie ! Elles appuient la vocation agricole et durable de Montrouge. Ainsi, Les Bien Elevées développent au coeur de la ville une safranière urbaine, dans le jardin du groupe scolaire Haut-Mesnil Grand. L’association Urbanescence, elle, « pratique » dans une forêt-jardin, rue de la Vanne qui produit des… fruits rouges.

Enfin, chaque année depuis cinq ans, vous avez rendez-vous au Festival Inspirations Végétales ! Alors, bien sûr, il y est beaucoup question de « vert », sous toutes ses formes, mais le Bien manger y est inévitablement présent. En effet, l’événement est aussi l’occasion pour les Montrougiens de participer à des ateliers culinaires, toutes générations confondues, pour (re)découvrir les trésors de la terre et sortir un peu de sa « zone de confort » alimentaire.

Cantines scolaires 100% EGalim

Justement, en parlant de « zone de confort », comment ça se passe niveau Bien manger à l’école ? Là encore, le fil rouge de la Mairie se tisse à de multiples niveaux. Parlons d’abord du contenu : les viandes ? Elles sont Label Rouge. Les fromages ? Ils sont AOP (Appellation d’origine protégée) et à la coupe. Les autres laitages ? C’est « bio ». Les crudités et les fruits, de saison uniquement, à chaque repas côtoient portions congrues de céréales et de protéines. Et une fois par semaine, c’est menu « veggie ». Il faut préciser, encore, que certains produits sont obligatoirement bio et présents dans quasiment un menu sur deux, chaque semaine. « Il y a tous les incontournables de l’assiette équilibrée », nous dira Alinda Levalet, diététicienne et responsable qualité de la restauration à Montrouge.

Autant de principes qui permettent à Montrouge d’atteindre les quotas établis par la loi EGalim, visant à améliorer l’alimentation dans les écoles. Enfin, la qualité se constate aussi « par transparence » : les menus mentionnent la qualité et l’origine des produits, quand ils sont locaux, issus de la pêche durable, Label Rouge, d’origine française, etc.

Un «pool» Bien manger

Un « pool » Bien manger Pour parvenir à ce résultat et maintenir un tel niveau d’exigence( s), c’est toute une équipe qui oeuvre au quotidien, pour une cantine de qualité et favoriser la bonne santé. Qui nous direz-vous ? C’est un travail commun entre la direction Éducation, les deux élues en charge du Bien manger - Marie Colavita, Maire-adjointe à la Vie scolaire, aux Apprentissages périscolaires et au Bien-être à l’École, et Patricia Badias, Conseillère municipale déléguée à l’Animation scolaire et au Bien-manger (délégation qui renforce l’importance que concède la ville à cette question) - la diététicienne de la restauration scolaire, mais aussi des représentants des Parents d’élèves et même les « petits » élus du Conseil municipal des enfants (CME). Tous ces acteurs participent régulièrement à la commission du Bien Manger, instance qui permet des échanges et des nouvelles orientations dans le choix des menus. De plus, trois fois par an, les jeunes élus se réunissent pour débriefer et améliorer les propositions faites par le prestataire Scolarest dans le «Club des goûteurs» qui permet de tester les recettes, donner leur avis, et proposer des changements.

Un suivi à la «trace»

Mais le « menu » de l’ambition de la Mairie ne s’arrête pas là : en amont, tout un process et un cahier des charges, très précis et exigeant, a été pensé par la Municipalité. Il concerne le conditionnement des plats, la composition des plateaux, en passant par le grammage des aliments, leur origine, leur traçabilité, leur qualité… « Nous voulons proposer un maximum de produits frais, non transformés, issus de circuits courts, bio, quand cela est possible...Mais également avoir une visibilité précise de la provenance et du parcours de l’aliment», souligne Marie Colavita, Maire-adjointe.

Parlons aussi du ou des contenants. Là encore, à Montrouge, on vise le « bien » ! La commune est, en effet, la première en Île-de-France à avoir banni le plastique de ses cantines. L’ensemble des plats chauds fournis sont désormais servis dans des bacs dits « gastronormes » en inox, qui remplacent les barquettes en cellulose. « C’est une décision forte de la Municipalité, qui fait suite à une importante mobilisation d’un collectif de parents en 2017, inquiets de l’impact de l’ingestion plastique sur la santé des enfants » poursuit Patricia Badias, Conseillère municipale.

Zéro plastique + «anti-gaspi»

Pour opérer cette transition essentielle, il a fallu adapter les offices des cantines, notamment remplacer les fours par de plus grands permettant de recevoir ces nouveaux bacs. Aujourd’hui, seule l’école Rabelais réceptionne encore les plats chauds en bacs de cellulose végétale, mais d’importants travaux sont déjà en cours. En outre, la politique zéro plastique de la Municipalité ne se porte pas uniquement sur le conditionnement. Cette exigence va plus loin : dans les cuisines de Scolarest, dans le réfectoire des cantines, tous les contenants en plastique (verres, bouteilles, assiettes…) ont été remplacés. Les goûters aussi, fournis par la Ville, sont sans emballage plastique ! Ce qui a un autre atout, au-delà de la question « santé »… Cela permet de simplifier grandement le tri sélectif. Des tables de tri ont ainsi été installées dans chaque réfectoire; dans certaines écoles une colonne transparente, «compteur de pain gaspillé» a vu le jour afin de permettre par une simple visualisation de réduire le volume de pain jeté chaque jour. Pour analyser la qualité gustative et le gaspillage, des actions sont mises en place, comme des questionnaires de satisfaction auprès des enfants, avec le prestataire, pendant un mois entier, les déchets des cantines sont pesés quotidiennement. Objectif : trouver des bonnes proportions entre la découverte, la tradition, le plaisir et la nutrition.

Savoir-faire, et faire savoir

Comment trier des déchets peut rimer avec Bien manger, nous direz-vous ? C’est une question de connaissance, de sensibilisation et d’apprentissage. Il ne s’agit pas seulement de demander aux mais bien, par cette action, de leur faire prendre conscience de ce que les déchets représentent en volume… Car, en matière de Bien manger, la Mairie croit dur comme fer aussi à la pédagogie. Et de nombreuses actions sont menées, toute au long de l’année, autour de cette question et ses enjeux. Pour prendre du plaisir au goût, il faut aussi bien connaître ce que l’on mange, déjouer les préjugés sur certains aliments, apprendre à faire...À ce titre, à l’initiative de la Fondation GoodPlanet et en collaboration avec Scolarest, toutes les écoles montrougiennes participent, par exemple, au concours des Petits chefs qui invite les enfants à imaginer des recettes durables. Deux montrougiennes ont déjà remporté ce concours !

La Mairie, la Fondation GoodPlanet (encore), Scolarest et l’école Boileau se sont aussi investis, en 2022, dans une opération Stop Gaspi . En 2023, ce sont les écoles élémentaire Aristide Briand et Renaudel A et B qui ont travaillé sur ces questions et en 2024, l'école Queneau a mené à son tour un projet anti-gaspi en lien avec notre prestataire et le service municipal des espaces verts. Une association accompagne toute l’année des ateliers autour des potagers pédagogiques dans les écoles, etc. De quoi faire des enfants de vrais ambassadeurs du Bien manger !

Le commerce «à la bouche»

Vous allez nous dire, « mais il n’y en a que pour les enfants » ? Pas du tout. On vous le disait plus haut, sur la question du Bien manger, la Municipalité a décidé de ne rien laisser au hasard… Ne faisons pas la fine bouche, sortons un peu de la classe et baladons-nous un peu en ville… À l’heure où de nombreuses communes peinent à redynamiser leurs centres-villes, à Montrouge, le tissu commercial est diversifié, de qualité et adapté aux besoins des Montrougiens. On peut même parler de « commerce attitude »… Cela fait partie intégrante de la démarche transverse développée par la Mairie pour favoriser le Bien manger. Car, pour atteindre cet objectif, il faut aussi pouvoir varier son alimentation et pouvoir assurer, au quotidien, les divers apports nécessaires pour tous.

La dynamique du goût

Vous vous souvenez les 5 fruits et légumes par jour… Les produits laitiers qui sont nos amis… Éviter au maximum les produits transformés… Essayer de faire autant que possible « maison », etc. ? À Montrouge, on compte presqu’une quarantaine de marchands de fruits et légumes, une dizaine de boucheries-charcuteries, plusieurs épiceries fines et au moins quatre moyennes surfaces dédiées aux produits issus de l’agriculture biologique ! Sans parler des trois marchés (Victor Hugo, Jules Ferry, Marne). Ils ont, sous l’impulsion de la Mairie, retrouvé un véritable dynamisme… Certains commerçants assurent même leur propre production : c’est le cas, par exemple, de la Maison Lenoble, présente au Marché Victor Hugo.

Le saviez-vous ?

Pour des repas équilibrés et variés, la Mairie – via le Centre Communal d’Action Sociale – propose la livraison de repas quotidien, à domicile midi et soir, pour les seniors. Ce service peut, selon les besoins, être utilisé pour quelques jours ou pour de plus longues périodes. « Ces repas sont cuisinés à partir de produits de qualité, composés de manière à préserver l’équilibre alimentaire des personnes. Un service qui est utile pour les personnes dépendantes notamment », explique Charlotte Baelde, Maire-adjointe aux Solidarités, au Lien social, aux Personnes handicapées et à la lutte contre les discriminations.

«Ma ville a du bon»

Pour maintenir et développer ce cercle vertueux commerçant, la Mairie met en place toute une stratégie, comme nous l’expliquions dans notre dossier de septembre, depuis une quinzaine d’années afin de contrer, notamment, l’impact des grandes surfaces commerciales alentours et apporter le meilleur aux Montrougiens. Ainsi, les restaurateurs sont nombreux à avoir la fibre du Bien manger, au point d’en faire pour certains leur marque de fabrique (lire encadré p.22). En centre-ville, Chez Friloux, on cultive les traditions culinaires et on ne transige pas avec la qualité notamment des viandes, toutes d’origines françaises et Label Rouge, par exemple. À La Table de Maïna, la cuisine franco-Nikkei de Maïna Conil renoue avec les traditions japonaises et péruviennes à la fois goûteuses et « healthy » : légumes de saison, poissons issus d’une pêche durable bretonne, peu de matières grasses…

Bien manger partout... à tous les âges

Et en dehors des « restos » ? Ce sont aussi des boulangeries, des fromagers, etc. « Petites enseignes commerciales, commerces de bouche aux produits de qualité et artisanaux, cafés, restaurants parfois tenus par des chefs issus de grandes maisons… Ce tissu commercial est véritablement pensé aussi dans un sens très qualitatif », ajoute Patrice Carré, Maire-adjoint. Et, comme la tradition culinaire française n’est plus à démontrer, à Montrouge on aime manger à tous les âges ! D’autant plus, quand la Ville aborde la question sous un angle (aussi) de santé publique. Les seniors sont donc, eux aussi, concernés au premier chef. Car, manger mieux, moins salé, moins sucré, continuer à préparer des repas, se mettre à table… Il est essentiel de permettre à cette population de garder, au fil du temps, toutes ces bonnes habitudes qui participent au Bien manger. Parfois, il faut un petit coup de pouce pour « garder le cap ». « Dans le cadre de notre politique du Bien vieillir, la question de la bonne alimentation des seniors a une grande place. Sur ce point également, nous voulons être au plus près d’eux, en prenant en compte tous les facteurs : santé, finances, social, dimension psychologique, etc. Pour cela, nous travaillons avec de nombreux acteurs. Nous voulons agir de façon transverse, avec des services comme le Centre municipal de santé (CMS) ou le Centre communal d’action sociale (CCAS) pour développer des actions intergénérationnelles sur le sujet du Bien manger », raconte Claude Favra, Maire-adjointe à la Famille, à la Parentalité, à la Petite enfance et au Bien vieillir. Un exemple concret ? L’association ANcuisine (lire encadré) s’est rendue, en octobre, dans les maisons de retraite en coordination avec le CCAS. Objectif : animer des ateliers culinaires avec les résidents. Un moment de partage qui préfigure celui du traditionnel banquet des seniors, organisé par la Mairie. On dit qu’on y mange… Bien ! Et la boucle est bouclée…