La performance énergétique des bâtiments communaux

Vers plus de performance énergétique

Quelques chiffres

  • 39% de l'inflation observée en France aujourd'hui est lié à l'évolution des prix de l'énergie
  • +7.2% de croissance des dépenses d'investissement des collectivités pour l'éclairage public, entre 2015 et 2020
  • 4.4 milliards d'euros, c'est le montant des dépenses d'énergie dans les budgets 2021, toutes collectivités locales confondues.
  • 50% environ de l'inflation observée en France aujourd'hui est lié à l'évolution des prix de l'énergie

Factures ou fractures énergétiques ?

L’inflation des prix de l’énergie est désormais installée dans le paysage quotidien. Et à grande échelle ! Débutée en 2021, elle s’est encore accélérée depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. La facture énergétique s’envole pour les ménages, les entreprises, les États et pour les collectivités. Selon l’Association des Maires de France (AMF), la hausse de leurs dépenses énergétiques oscillerait déjà entre 30 et 300 % ! Si la Municipalité de Montrouge avait déjà commencé à travailler sur les questions énergétiques dès 2010, avec des approches concrètes, elle accélère encore son engagement, ses actions et initie, notamment, un Plan de sobriété et de solidarité énergétique !

Le 13 septembre 2022, la prévision est tombée et elle est parlante : jusqu’à +20 % sur la facture énergétique des ménages dès le mois de janvier de l’année prochaine (source : France Inter)… Ce « simple » chiffre illustre presque à lui seul la complexité de la question énergétique à la fois pour les Français, mais aussi quasiment pour l’ensemble de la planète. Selon les estimations de l’opérateur énergétique Engie : « la France pourrait être amenée à payer son électricité deux à trois fois plus cher que la Belgique ou l’Allemagne, avec un effet direct sur les services publics locaux ». Un sondage réalisé en 2020, à l’occasion du Salon des Maires, montrait que 66 % des Français plaçaient la transition énergétique en tête de leurs préoccupations en matière d’action municipale. Mais cette hausse des prix va-t-elle faciliter la transition énergétique ?

Alignement des planètes ?

Il y a d’abord eu les séquelles de la crise sanitaire : la reprise économique post-Covid a entraîné une première flambée des prix de l’électricité et du gaz. Une situation tendue qui s’est doublée du déclenchement – et l’enlisement – de la guerre en Ukraine, depuis février 2021, provoquant un choc de prix très violent… Car, contrairement aux années 1970 au cours desquelles la hausse du prix de l’énergie s’était concentrée sur le pétrole, le choc actuel touche toutes les énergies : le gaz et l’électricité.

Ensuite, l’été 2022 a été marqué par des vagues de chaleur à répétition ainsi qu’un enchaînement d’incendies d’envergure et une sécheresse généralisée. Toutes ces manifestations du dérèglement climatique mettent en avant l’absolue nécessité de s’adapter, la crise énergétique venant s’ajouter à ces événements extraordinaires. C’est la concomitance de ces faits qui change toute la donne !

Augmentation mondiale, impact local...

S’il y a des mécanismes techniques, géographiques, historiques, géopolitiques, économiques pour décrypter la situation actuelle et les origines de cette tension… Ici, l’ambition est plutôt de poser un regard global sur ses impacts en matière sociale et sociétale. Bien évidemment, l’ensemble de la société est concerné par l’augmentation exponentielle des prix de l’énergie. Mais, la contrainte que ces coûts font peser sur les budgets locaux se resserre : les comptes des collectivités sont touchés à travers différentes dépenses (chauffage, éclairage, etc.) et pour certains services également… Et dans un contexte budgétaire déjà tendu, les prévisions des collectivités territoriales doivent être revues pour intégrer une dépense qui pourrait être trois à quatre fois supérieure à celle de l’année précédente. Dans certains cas, la hausse soudaine des coûts de l’énergie pourrait même mettre en péril le maintien des services publics locaux. Et certaines collectivités pourraient être amenées à renoncer à certains projets d’investissements, y compris ceux liés à la transition énergétique. Un paradoxe !

Effets à tous les étages

Les conséquences sont particulièrement fortes, avec des disparités selon la taille et les ressources des collectivités… En Charente par exemple, la commune de Mouthiers-sur-Boëme (2500 habitants) a déjà prévenu que, désormais, les salles des fêtes seront louées sans chauffage, sauf quand le public concerne des enfants. Tout en annonçant une réévaluation de la hausse de 10 % déjà prévues des impôts locaux. Dans le Nord, du côté de Hazebrouck (22 000 habitants), la facture énergétique est déjà passée de 700 000 euros à 1 million d’euros, alors que son budget de fonctionnement est de… 6 millions d’euros. D’autres communes de l’Hexagone disposent de chaufferies au bois mais 30 % du prix reste lié au… transport. Et là, c’est l’explosion du coût des carburants qui les rattrapent auquel s’ajoute l’augmentation de la matière première. Enfin, cette crise de l’énergie pose des problèmes jusqu’aux services d’eau, la production et l’assainissement consommant des quantités importantes d’énergie. Une vision qu’un rapport du Sénat, publié le 27 juillet dernier, est venu confirmer sur l’ampleur des conséquences de la crise énergétique sur les finances des collectivités locales.

Un panorama européen

En Allemagne, des villes sont aussi passées à l’action : à Hanovre, il n’est plus possible de prendre une douche chaude dans les piscines et les centres sportifs, les fontaines de la ville sont éteintes et des bâtiments publics ne sont plus éclairés la nuit avec un chauffage limité à 20°C cet hiver. À Berlin, 200 monuments et bâtiments sont désormais dans le noir : de quoi économiser l’énergie de 1400 projecteurs, soit 40 000 € par an. À Munich, la Ville promet un bonus de 50 € aux ménages qui réduiront leur consommation d’électricité ou de gaz de 10 %, ce sera même 100 € si cette baisse atteint 20 % ! Et à Bielefield, c’est le recours au télétravail qui est préconisé pour limiter le chauffage des bureaux. Du côté de la Grande-Bretagne, la facture d’énergie moyenne par foyer pourrait atteindre les 6 000 £ par an (plus de 7 000 € !), selon les dernières estimations. Ce qui représenterait alors près de 20 % du revenu disponible des ménages dans le pays. En Espagne, en Italie et en Grèce, c’est la climatisation qui est dans le collimateur avec une limitation inédite de son utilisation dans ces pays très consommateurs.

-40%

Le Décret tertiaire de la loi Elan, voté en France le 23 juillet 2019, oblige les collectivités à baisser de 40 % les consommations énergétiques des bâtiments tertiaires d’ici 2030. Cette « contrainte » grimpe à -50 % d’ici 2040 et -60 % d’ici 2050. La route est encore longue : en 2020, la part des énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) dans le mix énergétique français restait inférieure au taux fixé par la loi (19,1 % au lieu de 23 %), souligne l’ADEME.

Le saviez-vous ?

À l'échelle de la Ville...

Dans le monde, les métropoles urbaines contribuent, à elles seules, à plus de 70 % des émissions de CO2 ! L’explication tient à la fois à leur forte concentration d’activités économiques et leurs besoins énergétiques grandissants pour les transports, les logements, les infrastructures… Avec un objectif de réduction à atteindre vertigineux à l’horizon 2050 : moins 40 gigatonnes de CO2 ! Impossible ? Pas si sûr, car selon les experts, les solutions portées par les secteurs de l’énergie et de l’environnement pourraient éviter, à elles seules, 29 % des émissions d’ici trente ans, au-delà des actions sur nos modes de vie ou des efforts à engager. Une approche qui serait donc accessible aux territoires.

Mise au « vert » en préparation ?

Comme en écho aux projections « alarmistes », le gouvernement français a annoncé, à la rentrée de septembre, la présentation d’un plan de sobriété, d’une feuille de route sur la « planification écologique » et la création d’un « fonds vert » de 1,5 milliard €. Ce fonds sera destiné à soutenir les collectivités territoriales face aux défis de la transition écologique. Deux objectifs majeurs pour cette démarche : « Cela permettra de mettre en place des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique », a précisé le gouvernement. En ligne de mire les questions d’urbanisme avec la lutte contre l’artificialisation des sols, la rénovation thermique des bâtiments publics ou la renaturalisation des centres-villes afin de limiter les îlots de chaleurs. Cette enveloppe doit être inscrite dans le projet de loi de finances 2023.

Un défi local à relever...

Et si cette « crise » énergétique résonnait (aussi) comme un accélérateur de transitions ? En effet, nombreuses sont les collectivités qui veulent jouer un rôle de premier plan, à l’échelle locale pour favoriser une forme d’indépendance énergétique et de cercle vertueux. Au-delà du contexte financier tendu. Ainsi, la Ville de Lille – après son Plan lillois pour le Climat adopté en 2021 – a annoncé le 8 septembre dernier la mise en oeuvre d’un Plan de sobriété tenant en 18 mesures majeures. Les territoires sont souvent les lieux où s’inventent les solutions qui permettront de lutter contre la pollution, le changement climatique, la précarité énergétique… Des collectivités s’engagent pour être plus résilientes en trouvant de nouveaux leviers de développement à travers l’innovation, la maîtrise des coûts de l’énergie, la fluidité de leur mobilité, etc. C’est ce mode d’action multiforme que Montrouge a choisi d’adopter : depuis le lancement de son diagnostic énergétique en 2010 jusqu’au déploiement d’un système de management de l’énergie, en passant par ses grands efforts de végétalisation ou encore le renouvellement du parc de chaudières… Jusqu’au lancement ces derniers jours d’un Plan de sobriété et de solidarité énergétiquze. En un mot : actions !

Le saviez-vous ?

Des idées plein les villes

En France, au-delà de la question de la sobriété énergétique, les experts exhortent à opérer un changement de mentalité dans la perception même de l’énergie pour les collectivités. Objectif : la voir aussi comme une ressource (et pas seulement fiscale) , par la récupération de l’énergie produite par d’autres usages ! Ainsi, dans la Métropole du Mans, les déchets ménagers alimentent déjà 18 000 logements en énergie renouvelable (chauffage et eau chaude). Du côté de Lille et Roubaix, ce sont 70 000 foyers qui bénéficient de cette énergie verte « meilleur marché ». Sur le territoire de Grenoble Alpes Métropole, c’est près de 1,6 milliard d’euros qui va être investi sur plusieurs dispositifs dits « renouvelables » et l’ambition est, notamment, de multiplier par six la production d’énergie solaire.

La preuve par les actes ?

Depuis 2018, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) accompagne la réponse aux défis des collectivités à travers le programme « Action des collectivités territoriales pour l’efficacité énergétique » (Actee). Une approche qui est construite autour de deux leviers : le financement d’outils pour des travaux de rénovation énergétique dans le patrimoine, le bâti, les économies d’énergie pour les piscines ou l’éclairage public ; un centre de ressources en libre accès. Devant le succès d’Actee, qui a mobilisé 12,5 M€ de financement (essentiellement EDF), le dispositif a été renouvelé pour trois ans, jusqu’en 2023. « À travers Actee, nous incitons les collectivités à travailler ensemble, à mutualiser leurs moyens, à catalyser leurs travaux de rénovation énergétique pour passer à l’acte », explique Guillaume Perrin, chef adjoint du département Transition énergétique de la FNCCR.

Le bon sens près de chez vous ?

En juin, le gouvernement annonçait la mise en place d’un plan de sobriété énergétique. Objectif : réduire de 10 % la consommation d’énergie du pays. L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), située à Montrouge, a posé son mini-abécédaire de la sobriété

C, comme chauffage (et froid)

Diminuer la température de chauffage de 1 degré peut permettre une réduction de 7 % de la consommation ! L’ADEME préconise ainsi de ne pas dépasser 19°C pour les pièces occupées et 16°C hors période d’occupation. La température peut même être abaissée à 8°C dans les pièces non occupées pendant plus de deux jours. En matière de « clim’ », notamment dans les entreprises, l’impact peut aussi être fortement réduit : passer de 22°C à 26°C divise par deux l’énergie consommée !

E, comme éclairage (nocturne)

Au centre des discussions ces derniers temps, saviez-vous qu’un grand nombre d’éclairages est censé être éteint entre 1h et 6h du matin, comme le stipule la loi, depuis plusieurs années ? Malheureusement, ces consignes ont été peu suivies et ces mesures jamais vraiment respectées. On estime pourtant que cela permettrait d’économiser environ 1 000 GWh, soit la consommation de 370 000 ménages !

I, comme Implication (de tous)

Pour l'ADEME, il n’est jamais trop tard pour mobiliser, sensibiliser et fédérer les populations (particuliers, salariés, etc.). C’est même un point capital pour atteindre les objectifs. Cela passe notamment par : une sensibilisation aux coûts du gaspillage et aux enjeux réels ; une appropriation des bonnes pratiques pour éteindre les équipements non utilisés en journée et/ou week-end ; l’incitation à réduire l’impact de ses déplacements (mobilité durable, covoiturage, mobilités actives, transports en commun).

N, comme numérique

Les usages numériques peuvent et doivent aussi être adaptés. Parmi les pratiques à adopter, l’ADEME parle de réduire la consommation des appareils informatiques (veille, gestion optimisée des serveurs…). Une action sur l’augmentation de la température des salles de serveur et la récupération de l’énergie fatale des serveurs pourrait contribuer aux objectifs. Il s’agit aussi d’optimiser les usages (moins de vidéos, écoconception logicielle) et de réduire voire arrêter les systèmes non-indispensables.

Vers un (top) modèle énergétique ?

Depuis plus de dix ans, la Municipalité travaille sur son efficacité énergétique. Ses objectifs : réduire l’impact carbone des bâtiments publics, favoriser les énergies nouvelles… Pour concourir à limiter le réchauffement climatique et engager sa transition verte ! La Mairie s’est donc dotée d’outils, a établi un plan d’actions qui va encore s’accélérer avec la crise énergétique actuelle.

En 2010 déjà, au lendemain du Grenelle de l’Environnement en France et pendant les premiers débats nationaux sur la transition écologique, la Ville de Montrouge se pose la question de la sobriété énergétique. Elle mandate une association experte – l’Afnor* – pour la réalisation d’un audit énergétique de son patrimoine bâti. L’objectif est alors de lutter contre les passoires thermiques, de réduire la consommation d’énergies fossiles et de contribuer à la transition énergétique qui s’amorce… Une grande photographie de l’état énergétique du patrimoine de la Ville est réalisée, à travers l’audit d’une cinquantaine de bâtiments dont des écoles et des gymnases, etc. Une démarche qui va donner lieu à la programmation d’une cinquantaine d’opérations de rénovation énergétique entre 2012 et 2017.

Les écoles en priorité

Dans le cadre de cette première phase, les actions de rénovation (réfection de menuiseries extérieures, pose de double- vitrage, etc.) vont concerner principalement les écoles de la ville. Huit groupes scolaires concentrent, en effet, 32 % des consommations de gaz et 22 % des consommations d’électricité de la ville, à cette époque. À ce titre, au-delà des travaux ponctuels de rénovation énergétique, c’est la mise en oeuvre d’une véritable stratégie énergétique qui est initiée…

Mieux « manager » l'énergie

«En 2019, la Municipalité met en place ainsi un Système de Management de l’énergie (SME). Il s’agit d’une méthodologie adoptée par tous les services municipaux, concernés et investis dans la mise en oeuvre de la sobriété énergétique de la commune (service des marchés publics, services techniques, directeurs d’établissements et personnels). L’ambition est affichée : atteindre progressivement les objectifs fixés par la Loi Élan et le Décret tertiaire (- 40 % de consommation globale d’ici 2030, -50 % d’ici 2040 et -60 % d’ici 2060) » explique Thomas Briet, conseiller municipal délégué à la Qualité et à la Performance des bâtiments communaux. Une réduction qui concerne, les groupes scolaires audités et visés par la certification ISO 50 001 en 2023**.

« Avec le plan de sobriété et de solidarité énergétique que nous lançons, nous voulons répondre et résister à un phénomène conjoncturel qui s’annonce pour cet hiver. Mais ce plan, nous l’ancrons aussi au coeur de notre stratégie au long cours pour la transition énergétique de la ville. Et, c’est en oeuvrant main dans la main, la Ville, les commerçants, les entreprises et les Montrougiens que nous réussirons à répondre à ces enjeux, à réduire notre consommation d’énergie. Cet hiver, mais aussi les années à venir. » Etienne Lengereau, Maire de Montrouge

  • 20% d'économie réalisé sur la consommation de gaz de la Municipalité obtenu au bout de sept ans, grâce aux travaux initiés à la suite du diagnostic énergétique de 2010
  • 15 à 20% d'économie d'énergie avec le passage du parc chaudière à condensation. Ce système réutilise la chaleur contenue dans les fumées de combustion pour les réinjecter dans le circuit de chauffage

Un point étape...

Cet engagement pour une transition énergétique continue de se poursuivre et de s’amplifier. En 2023, les huit groupes scolaires concernés obtiendront la certification ISO 50 001. Parmi eux, l’école maternelle Maurice Arnoux, et le groupe scolaire Renaudel qui a fait l’objet d’une réhabilitation complète lors du mandat précédent ! Ils répondent aujourd’hui totalement aux exigences du Décret tertiaire. En 2023, c’est le groupe scolaire Rabelais, incluant le centre de loisirs Delerue et le gymnase, qui sera au centre d’une réhabilitation complète. Des travaux qui feront de ce groupe scolaire une vitrine des actions de la Ville de Montrouge en matière de rénovation énergétique. D’autant qu’un tiers du budget de réhabilitation du groupe sera consacré à cette seule thématique !

Une feuille de route !

La Municipalité se dote également d’un Schéma directeur de l’énergie. Késako ? Il s’agit d’une démarche volontaire, pour ne pas dire volontariste, regroupant à la fois une stratégie énergétique, une planification patrimoniale et de la programmation opérationnelle. Ce schéma cible les bâtiments de plus de 1 000 m2 et pourrait, ensuite, être étendu à l’ensemble des sites de la commune. Ce schéma recouvre une série d’objectifs complets visant la neutralité carbone et une consommation d’énergie réduite. De plus, un service énergie/environnement a été créé par la Mairie, pour suivre ce travail et la bonne mise en oeuvre de cette stratégie énergétique locale. Enfin, la Mairie a décidé de s’engager dans un Plan de sobriété et de solidarité énergétique, afin de répondre à la crise actuelle, ainsi que pour accélérer et diminuer, encore plus vite, ses consommations.

Le saviez-vous ?

Toutes les réhabilitations de bâtiments communaux incluront à l’avenir un pan de rénovation énergétique. Cela a été le cas pour l’Hôtel-de-Ville lors de sa rénovation en 2020 : un système de chauffage à condensation a été installé, un éclairage basse consommation a été mis en place ... Ce sera le cas aussi dans le cadre de l’aménagement de la Maison des seniors, dans le bâtiment hébergeant le club Jules Ferry.

Pour une performance « terrain »

Après deux diagnostics énergétiques en 2010 et 2019, la stratégie et le plan d’actions de la Municipalité se traduisent concrètement au niveau des bâtiments, des équipements, des choix opérés, des engagements pris, etc. Panorama de certaines actions pour améliorer la performance énergétique de Montrouge.

1. Un Plan de sobriété et de solidarité énergétique

Dès cette rentrée 2022, la Mairie lance la construction d’un Plan de sobriété et de solidarité énergétique. Il va s’articuler autour d’un certain nombre de thématiques, dont le chauffage, l’éclairage, la préservation de l’eau, la dimension sociale ou encore l’exemplarité.

2. Ça chauffe... autrement

La Mairie veut continuer de déployer l’installation de chaudières basses températures et/ou à condensation dans tous ses bâtiments, ainsi que d’accélérer le plan d’isolation thermique des bâtiments.

3. Ne rien perdre en lumière...

Dans le courant de l’année 2023, la Mairie a décidé d’engager un Plan de performance lumières, dans le cadre de son Schéma directeur de la lumière.

4. L'appel de l'eau

Pour être alertée quand les arbres nouvellement plantés ont besoin d’eau, la Mairie souhaite généraliser l’installation de sondes tensiométriques, et ainsi optimiser les consommations d’eau.

5. Toutes « LEDS » pour briller !

Six à dix fois moins de consommation d’électricité que des ampoules classiques ? Ce sont les performances énergétiques des LEDS, tout en offrant un éclairage tout aussi performant. À Montrouge, toutes les écoles, ainsi que la majorité des crèches, en sont déjà pourvues depuis plusieurs années ! Et La Municipalité utilise aussi ce type d’équipement pour l’éclairage de voiries et des bâtiments publics. C’est un vrai coup de pouce pour diminuer la facture énergétique globale de la commune et pour lutter contre le réchauffement climatique à notre échelle. Le déploiement des LEDS sur l’ensemble des bâtiments publics est en passe d’être terminé.

6. L'économie du chaud

Une cinquantaine d’opérations, soit plus de 90 sites municipaux, ont été réalisées afin d’améliorer la performance énergétique des bâtiments. Ainsi, outre les changements de menuiseries extérieures, la pose de double-vitrage, les anciennes chaudières ont été renouvelées et remplacées par des chaudières à condensation moins consommatrices : à l’école A. Briand, Buffalo, Berthelot, Renaudel ainsi qu’à l’Hôtel-de-Ville également. Ces sept dernières années, c’est ainsi près de 20 % d’économie qui a pu être réalisé sur le gaz !

7. Quand « Queneau » se paie un D.A.L.I

La nouvelle est encore peu répandue. Mais l’école Raymond Queneau a vu entrer dans ses murs un… D.A.L.I ! Pas une oeuvre de l’artiste fantasque espagnol, mais un Digital Adressable Lighting Interface (D.A.L.I.) – en bon français – un système d’éclairage nouvelle génération. Il s’agit d’une technologie de pilotage numérique innovante de tout le dispositif : il assure la modulation de la lumière artificielle à LED d’une pièce en fonction de l’intensité de la luminosité extérieure. Ce même dispositif a été installé dans tous les bâtiments communaux depuis cet été. Ce système est applicable sur l’éclairage des voiries : ce sera le cas, par exemple, sur Péri Ginoux Gautier.

8. Une autre gestion de l'eau

La Mairie a installé des «mousseurs robinets» afin de réduire la consommation en eau dans les bâtiments communaux. En effet, cet embout qui est fixé sur le robinet, offre une opportunité de faire des économies d’eau. Il permet un filtrage de l’eau, une canalisation du jet en fonction du débit nécessaire et évite les éclaboussures. On estime entre 20 et 60 % les économies réalisées ! Cela peut aussi être une astuce pour votre domicile.

9. Rabelais, une vitrine

Dès 2024, le groupe scolaire Rabelais ainsi que le centre de loisirs Delerue feront l’objet d’une rénovation concertée avec le personnel enseignant et les animateurs. Au centre du programme de travaux : tout un pan de rénovation énergétique, à hauteur de près d’un tiers du budget prévisionnel du chantier (lire aussi p.14-15) ! Ce programme prévoit, notamment, le remplacement des chaudières par un dispositif plus performant, la rénovation du système de chauffage et de ventilation, la réfection de la toiture du gymnase, etc. Il est également prévu l’installation de radiateurs numériques très innovants… Pour rappel, le groupe scolaire Rabelais fait partie des huit écoles montrougiennes qui obtiendront, en 2023, la certification ISO 50 001

10. D'abord la « certif » !

Buffalo, Renaudel, Rabelais, Berthelot, Briand, Haut-Mesnil, Boileau, Queneau… Voilà autant d’établissements scolaires de la ville qui visent la certification ISO 50 001 en 2023. Cette norme permet de guider les organisations dans la réduction de leur consommation énergétique et donc dans la réduction de leurs dépenses, tout en contribuant à favoriser leur performance énergétique et la réduction de leur empreinte carbone !

11. Douches « au soleil » au stade...

Depuis plusieurs années, des panneaux solaires ont été installés par la Municipalité au Stade Jean Lezer. L’objectif ? Permettre d’alimenter en eau chaude les douches de cette structure sportive particulièrement fréquentée. Et oui, « nos beaux(belles) sportifs(ve)s se douchent « durable » ! Des panneaux sont également installés sur le toit de l’école élémentaire Raymond Queneau, depuis une dizaine d’années : ici, l’énergie produite par ce dispositif est, pour l’heure, revendue à EDF pour être introduite dans le réseau. Une autre approche…

Des choix d'actions durables...

Agir hier et aujourd’hui est une chose. Mais en matière de transition énergétique comme climatique, le contexte montre que réfléchir dès maintenant aux prochains axes d’actions peut être un véritable atout. C’est ce que la Mairie a initié… Des exemples en 6 mots.

La géothermie

Depuis plusieurs années, la Municipalité travaille à l’installation d’un dispositif de géothermie sur son territoire. Elle s’est d’ailleurs rapprochée du SIPPEREC afin d’essayer de mener à bien ce projet. Objectif : développer l’usage de cette énergie de chauffage durable dans les équipements publics et les logements, notamment, afin de remplacer les énergies fossiles telles que le gaz, le fioul, etc. Le principe ? Un réseau souterrain de chaleur, puisée très profondément dans le sol, raccordé aux immeubles d’habitation, publics et privés… Après un premier essai non concluant, la Mairie travaille à l’établissement de partenariats durables afin de faire aboutir ce projet à haut potentiel écologique.

Éclairages durables

Une gestion durable de l’éclairage public, tant dans les espaces extérieurs qu’au sein des bâtiments publics, est déjà mise en oeuvre aujourd’hui. La Municipalité va se doter d’un Plan de performance de la lumière. Cela implique que l’ensemble des luminaires de la commune soient, à terme, équipés d’ampoules basse consommation, tout comme l’éclairage des bâtiments publics… Au même titre que l’ensemble des décorations de Noël sont depuis plus de trois ans, entièrement équipées de LED.

Déstratification de l'air

Mais qu’est-ce que c’est ? Il s’agit de mieux répartir la chaleur produite dans l’ensemble d’un bâtiment, alors qu’elle a naturellement tendance à stagner en hauteur… Et donc, chauffer là où cela ne le nécessite pas ! Faire le choix de ce système permettrait de ramener la chaleur vers le sol. Les avantages : avoir l’opportunité de chauffer la zone où c’est le plus nécessaire ; potentialiser les systèmes de chauffage ; éviter les déperditions de chaleur et donc d’énergie. Une approche qui serait particulièrement pertinente, par exemple, dans les gymnases.

Data chauffage

Et si le numérique servait (enfin) à autre chose que gagner en rapidité ? S’il permettait de se chauffer ? Et oui, radiateurs et chaudières numériques ont fait leur apparition en France, et c’est notamment l’entreprise montrougienne Qarnot Computing qui maîtrise le secret de ce dispositif de chauffage innovant et très bas carbone. Le principe ? Il s’agit de remplacer les appareils actuels par des radiateurs numériques, munis de micro-processeurs : ils engendrent une puissance de calcul qui est utilisée par une tierce-entreprise ; la chaleur produite par ces micro-processeurs est alors diffusée dans la pièce équipée du radiateur « nouvelle génération ». Une première expérimentation est prévue à l’école maternelle Rabelais.

Schéma directeur de l'énergie

Dans un temps 1, la Municipalité avait mis en place un Système de Management de l’énergie. Dans un temps 2, elle monte en puissance dans sa quête de sobriété énergétique en instaurant un Schéma Directeur de l’Énergie ! Un nouvel outil qui doit permettre de traduire en plan d’actions pluriannuel des prérogatives inscrites dans le Décret tertiaire. Le diagnostic énergétique réalisé à Montrouge, en 2019, a permis d’identifier une cinquantaine de bâtiments communaux concernés. Affaire à suivre…

Le plein soleil

Dans son action à court et moyen terme, la Mairie va accélérer ses études sur la production d’énergie solaire dans ses bâtiments publics, pour répondre au besoin de chauffage. À l’image de ce qui existe déjà aujourd’hui au Stade Jean Lezer, à l’école Raymond Queneau, etc